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iamais pareſtre triſte, ſoit que l’on oblige par quelque bienfait, ſoit qu’on le reçoiue. I’adjouſte à cecy, que par la Roſe nous eſt ſignifiée la complaiſance qu’il y doit auoir entre ceux qui s’ayment ; par le Dé, leur reconnoiſſance, qui doit paſſer de l’vn à l’autre ; & par le Myrthe, leur vnion incorruptible.


Amovr de Renommée.


CEt Amour nous eſt figuré par vn Enfant tout nud, qui a des aiſles au dos, vne Guirlande de Laurier à la teſte, & trois autres aux deux mains. Ce qui nous apprend que de tous les Amours qui nous ſont repreſentez diuerſement par les Poëtes, le plus glorieux & le plus inuincible eſt celuy de la Renommée, qui s’acquiert par la Vertu. Il eſt couronné de Laurier, pour vne marque des honneurs ſouuerains qui ſe doiuent aux actions vertueuſes : Ce qui fait voir encore que l’Amour de la Vertu eſt incorruptible, & va iuſqu’à l’infiny, comme le Laurier eſt touſiours verdoyant. I’obmets que les autres Couronnes, toutes diuerſes, & poſées à coſté ſur vn pied-deſtal, repreſentent celles que les anciens Romains donnoient aux Victorieux pour prix de leur valeur, comme la Ciuique, la Murale, & ainſi de leurs ſemblables.


Amovr dv Prochain.


CEt Homme charitable, qui ſe void icy en action de releuer d’vne main vn Pauure, & de luy donner l’aumoſne de l’autre, nous apprend par ſon exemple à ſubuenir aux neceſſitez de ceux qui ont beſoin de noſtre ſecours : Ce qui nous eſt encore plus particulierement demonſtré par ce Pellican, qui s’ouure la poictrine à coups de bec, & du ſang qu’il en fait rejaillir remet ſes petits en leur premiere vigueur, & leur donne ainſi la vie.