Accovstvmance.
Et Homme chargé de pluſieurs Inſtrumens, tous propres
à s’exercer aux Arts ; marchant appuyé d’vne
main ſur vn Baſton, & tenant de l’autre vn Eſcriteau,
auec ces mots, Vires acqvirit evndo, repreſente la
merueilleuſe force de l’Accouſtumance. Il eſt vieil, & ne repoſe
point, pour mõſtrer que l’Experience le met en credit, & qu’en
agiſſant il ſe fortifie. Ce qui vous eſt encore enſeigné par la
Rouë que vous voyez deuant luy ; eſtant bien certain qu’elle n’a
pas la force d’aiguiſer l’acier, ſi elle ne ſe meut, & ne ſe tourne
en rond ; & pareillement par les Liures & les Inſtrumens de
Muſique dõt il eſt chargé, vrays ſymboles des Arts, qui ne s’apprennent
que par l’exercice, & par l’aſſiduité qu’on y apporte.
Avmosne.
Elle qui la fait icy à vn petit Enfant, a les deux mains
cachées ſous ſa Robe, & ſur la teſte vn Flambeau allumé,
qu’vne Branche d’Oliuier enuironne. Ces myſterieux
ſymboles nous apprennent, Qu’il ne faut pas que la main
gauche ſçache ce que fait la droite, quand on donne l’Aumoſne ;
Qu’en ſecourant les Pauures, noſtre bien ne diminuë non plus
que la clarté d’vn Flambeau, où l’on en allume vn autre ; & que
c’eſt la Miſericorde, figurée par l’Oliuier dans les ſaintes Lettres,
qui nous doit eſmouuoir à faire l’Aumoſne.
Ayde.
E ſecours qu’il faut donner au Prochain eſt aſſez bien exprimé
par la figure d’vn Homme agreable. Par la Guirlande d’Oliuier qui luy ceint le chef eſt denotée la Compaſſion ;
Par les Rayons qui l’enuironnent, l’aſſiſtance Diuine ;
Par le Cœur qui pend à la chaiſne qu’il porte au col, qu’il faut
que l’Homme aſſiſte les Pauures, & de ſes biens, & de ſon conſeil, dont le Cœur eſt le ſymbole ; Par l’Eſchalas qui ſouſtient la
Vigne, qu’on doit appuyer de meſme la foibleſſe du Prochain ;
& par la Cignongne, que c’eſt à nous à imiter cét Oyſeau, qui ne
ſe laſſe iamais d’eſtre ſecourable, & particulierement à ſes plus
proches.