Charmes d’Amovr.
Ette Figure eſt tirée d’vne ancienne Medaille, où
Venus ſe voit toute nuë, auec des aisles au dos, &
vne Harpe entre ſes mains.
Sa nudité demonſtre ſon humeur laſciue, ſes aiſles, ſon inconſtance ; & la Harpe dont elle joüe ; Qu’eſtant ingenieuſe en ſes attraits, elle n’attire pas ſeulement les cœurs par la Veuë, mais encore par l’Oüye.
Il faut adjouſter à cecy, que ſon Fils Cupidon luy preſente vne Marotte, pour monſtrer qu’elle n’aime qu’à folaſtrer & à rire ; Ce que le Poëte Lyrique exprime fort bien, quand il dit à ce propos
Que de toutes les Deités
Eſtant la plus charmante, ainſi que la plus belle ;
Le Ris, le Ieu, les Voluptés,
Et les petits Amours volent à l’entour d’elle.
Avthorité d’Amovr.
Lle ne peut eſtre, ce me ſemble plus grande qu’elle
eſt, veu que cét imperieux Enfant de Venus, qui
donne des Loix aux plus puiſſans, a pour luy l’Eloquence
& la Force, qui ſe voyent icy repreſentées
par les deux effigies d’Hercule & de Mercure. Car il eſt indubitable qu’Amour les accorde enſemble quand il luy plaiſt, &
les fait agir en ſa faueur. Tellement que ce n’eſt pas merueille
s’il gagne tant de victoires, ayant deux ſi bons ſeconds, qui ſe
portent par tout où il veut ; & qui adjouſtent de iour en iour à
ſes Myrthes de nouueaux Lauriers, par de nouuelles conqueſtes.
Pour demonſtrer cette meſme authorité d’Amour, & ſa merueilleuſe force, quelque-vns dépeignent vn Enfant tout nud, dont le viſage eſt charmant au delà de toute merueille. De plus, ils luy mettent ſur la teſte vne Guirlande d’Iris ; Et de