Mais comme l’Amovr eſt volage,
L’effet s’en enſuit rarement.
Et le Caualier Gariny ayant introduit Myrtille, qui dans l’accés de la paſſion conclut en homme deſeſperé,
Que la mort ſeulement y peut mettre remede,
Luy fait reſpondre par Amaryllis :
Tu parles de mourir, ô Berger malheureux !
Et veux finir tes iours pour terminer ta peine ;
Mais c’eſt pluſtoſt l’effet d’vn langage Amoureux,
Que d’vne volonté qui ſoit ferme & certaine.
Amovr de vertv.
Et Amour nous eſt icy dépeint par vn Enfant nud,
qui a des aiſles au dos, vne couronne de Laurier ſur
la teſte, & trois autres guirlandes en ſes mains. Ce
qui nous apprend que parmy tant d’Amours deſcrits
par les Poëtes, il n’y en a point qui ne doiue ceder à celuy de la
Vertu, qui les ſurpaſſe d’autant plus qu’elle-meſme a l’aduantage
& la preeminence ſur toutes les choſes d’icy bas ; Par où il
eſt encore ſignifié, que l’amour qu’on a pour elle n’eſt point corruptible,
mais touſiours verdoyant comme le Laurier, & tel
qu’vne Guirlande ou qu’vne Couronne qui n’a point de fin,
pour eſtre de Figure Spherique. A toutes leſquelles choſes on
peut adjouſter, que la Guirlande dont cét Amour eſt couronné,
eſt le Symbole des Vertus Morales ou Cardinales, qui ſont
la Iuſtice, la Prudence, la Force, & la Temperance, la Figure
ronde & le nombre ternaire repreſentans doublement le prix
des Vertus.
Amovr de la gloire.
Ette Figure, comme la precedente, eſt celle d’vn
Enfant nud, & couronné de Laurier ; Il tient en ſes mains
deux differentes Couronnes, qui ſont la Ciuique, & l’Obſidionale, qu’il ſemble vouloir preſenter à quelqu’vn,
ſans y comprendre les autres, comme la Murale, & la
Nauale, qui parmy les Romains estoiẽt les prix des Vainqueurs,