Page:Ripa - Iconologie - 1643.pdf/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Virilité ne s’appelle pas ſans cauſe le ſouſtien de la Valeur, pource qu’en cét aage là, l’homme eſt capable de ioindre la force du corps à celle de l’eſprit : Auſſi comme l’or ſe raffine dans les flammes, l’on peut dire de meſme, Que la mauuaiſe fortune ne fait qu’épurer & fortifier vn cœur valeureux.

Par le Sceptre qu’il porte, il eſt demonſtré, Que la preéminence eſt deuë à bon droit à la Valeur ; Et par la Couronne de Laurier, arbre victorieux, & qui ne perd iamais ſa verdure, Qu’il en eſt de meſme des bons courages, qui dans les plus grands dangers ne paliſſent point, & ſont touſiours en meſme poſture.

Quant au Lyon qu’il careſſe, & dont il eſt careſſé, cela ſignifie, Que c’eſt le propre d’vn homme de cœur de ſçauoir gagner les volontez, & de s’aſſujetir par la douceur & par l’accortiſe les courages les plus barbares, en les deſpoüillant de leur fierté naturelle.


Vanité. CLXIV.


ELle paroiſt icy en ieune fille richement veſtuë, auec vn viſage plein de fard, vne mine aſſettée, vne Taſſe ſur la teſte, & vn Cœur au milieu.

L’on appelle Vanité en vne perſonne tout ce qui n’a point de but parfait, tel que nous le deuons auoir en nos actions, comme diſent les Philoſophes. Or pource que les beaux habits, & la peine que l’on prend à s’ajuſter ont vne fin peu loüable, & qui ne tend vainement qu’à plaire à autruy pour vne choſe vile, & qui ne fait que paſſer ; C’eſt fort à propos, à mon aduis, qu’on les met icy pour autant de marques d’vn orgueil extrauavant, & d’vne vanité ridicule.


Vergongne honneste. CLXV.


NOvs la figurons par vne fille fort agreable, qui a les yeux panchez en bas, les joües vermeilles, vne Robe rouge, vne teſte d’Elephant pour coëffure, vn Faucon en la main droite, & en la gauche vn Rouleau, où ſont eſcrits ces deux mots, Dysoria procvl.