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leur Seigneur, ne le viſitoient iamais qu’ils ne luy donnaſſent vne marque de leur reconnoiſſance & de leur employ par quelque Ouurage de leur façon. I’aduoüe qu’en celuy-cy il n’y a rien d’aſſez beau, ny d’aſſez brillant pour pareſtre deuant vos yeux ; & qu’on me peut reprocher à bon droict, qu’en vous le dediant, ie preſente de la lumiere au Soleil. Mais apres tout, Monseignevr, ie ne croy pas que ie le puiſſe addreſſer plus legitimement à perſonne qu’à Vous, quand ie conſidere que les Liures, & ceux qui les font, ne trouuent point aujourd’huy d’Azyle plus fauorable que voſtre Maiſon. Elle n’eſt pas ſeulement le ſacré Temple de Themis, où ſe rendent ſes infaillibles Oracles ; mais on la peut encore nommer le veritable Parnasse, deuenu plus fameux que l’ancien Lycee par cette celebre Academie d’honneſtes gens, auſquels vous permettez de s’y aſſembler, pour cultiuer les richeſſes de noſtre Langue. Puis que ma bonne Fortune, plutoſt qu’aucun merite que i’aye, me donne vne place parmy eux, & par conſequent vne part aux faueurs qu’il vous plaiſt leur faire ; Ie ſerois le plus ingrat de tous les hommes, ſi ie ne publiois à quel point ie ſuis redeuable à vos bontez, pour tant de graces que ie reçoy d’elles.