Page:Riotor - Le Mannequin, 1900.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée

De nos jours, on ne naît plus jolie femme, on le devient. On s’inspire des couturiers, de Worth, de Félix, de Paquio, Laferrière, Rouff, Redfern, Fred, Creed, Dæuillet, Walles, Raudnitz. On ne peut réellement s’habiller que rue de la Paix. Mais les vieux hôtels aristocratiques de la place Vendôme se peuplent à leur tour de couturiers. On va chez les lingers, chez Doucet, chez Frank ou chez Martial ; chez Léoty, Marcel, Magnier, Josselin, Soulié, pour les corsets, et le ton des parfums est donné par Lubin, Houbigant, Gellé, Guerlain, Lenthéric ou Delettrez. C’est la réputation.

« Toujours le sourire sur les lèvres » (Mannequin cartonnage).

Chacune s’ingénie à doubler les duchesses, en leur ressemblant par le port ou par le profil. « Comment ce type de la femme aristocratique s’est-il fixé dans la conscience populaire » demande M. Anatole France. Il y a des éléments divers, et surtout « l’influence plus récente mais très active des mannequins des grands couturiers, belles filles, longues, portant bien la toilette… »

Cependant tous les couturiers et les tailleurs, les maisons de nouveautés, les bourgeoises chez elles, n’ont pas de demoiselles bien découplées, de tournure