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Taille longue (Extrait d’un Catalogue.)

Certes, le goût n’était pas mort, ni la coquetterie. Mais il fallait bien rompre ces longs obstacles, les oublier : La chair frémit de cette liberté reconquise, en jouit, en abusa. On vit des femmes notables se promener demi-nues, à peine voilées de gazes légères, mouillées. Les Goncourt ont narré cette folie soudaine. L’amante « circule comme une marchandise gracieuse, poursuivant son bonheur, dénouant, renouant sa ceinture ». Elle offre à tout venant ces fruits de plaisir dont elle est pourvue, qu’on y morde à bouche pleine. Les baisers déchirent les torturantes robes. Cependant, comme jadis, les yeux caressent la ligne féminine, et la maîtresse aime, en des, bras vainqueurs, à déployer une souple taille.

C’est la région vague qui s’étend des seins aux hanches. Elle a été tour à tour longue, longue, mince, fuselée, ou brusque et basse. Elle a été sous les bras, sur le ventre, quelquefois plus bas. Le nombril des femmes n’est pas un centre immuable, les seins se déplacent avec facilité, les hanches sont mobiles. La coquette tente d’imposer des formes agréables, qu’il n’aura pas toujours, à son corps soumis. Triste chair ! sans 1a pérennité du marbre.