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MADAME DÉSORMERY

Que tu vois naître avec effroi.
Où donc se cache ton audace ?
La foudre éclate, elle menace…
Je l’entends qui tombe sur toi !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Comme la paille se consume
Aux feux qu’ont attisé vos mains,
De même la discorde allume
Le bûcher fatal aux humains ;
Et de ses flammes dévorantes,
Qui jettent cent torches ardentes,
On verra de beaux rejetons
Brûlés par leurs jeunes racines ;
Ainsi les vengeances divines,
Sur l’arbre ont flétri les boutons.

Des forêts de pins ébranlées
Tombent sur les mausolées
Élevés aux premiers parents.
Et, mêlés à la fange impure,
Les corps ont servi de pâture
À des animaux dévorants !

La flèche étrangère épouvante
L’œil qui la poursuit dans les airs,
Et sa pointe aiguë et tranchante
S’ouvre un passage dans les chairs.
Des fiers guerriers la course agile