Nous avons été à même d’apprécier le charme et les grâces de l’esprit de Madame Désormery, en lisant des lettres intimes qu’elle adressait à Madame Thierry, mère du conservateur de la Bibliothèque nationale.
Voici ce qu’elle écrit au sujet de ses poésies :
« Je n’ai jamais fait de vers pour devenir poète ; j’ai voulu seulement exprimer des émotions ou des rêveries dans un langage qui m’était déjà familier ; car, avant de savoir lire, avant de savoir qu’il y eût de la poésie, je composais des complaintes et des chansons, semblables à celles des sauvages ; dispositions naturelles, dues peut-être à une enfance solitaire et mélancolique, qu’ont assiégée de nombreux malheurs. »
Du sein de la céleste voûte
Un cri terrible est descendu :
C’est la voix du Seigneur, écoute,
Peuple que l’orgueil a perdu.
Il l’a prédit dans sa colère
Ce jour d’opprobe et de misère