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LA PRINCESSE DE SALM-DYCK

Et d’où naîtrait en nous une crainte servile ?
Ce feu qui nous dévore, est-il donc inutile ?
Les hommes vainement raisonnent sur nos goûts,
Ils ne peuvent juger ce qui se passe en nous.
Qu’ils dirigent l’État, que leur bras le protège,
Nous leur abandonnons ce noble privilège,
Nous leur abandonnons le prix de la valeur ;
Mais les arts sont à nous, ainsi que le bonheur !

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Laissez-nous plus de droits et vous en perdrez moins !

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Comme on sent la bonté de son cœur, dans son Épître aux Gens de lettres :

Cessez, cessez enfin d’applaudir lâchement
À l’art pernicieux de faire un vers méchant ;
L’esprit n’est pas en vers tout ce que l’on souhaite :
Il faut être honnête homme avant d’être poète.

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L’art de blesser n’est pas un art si difficile ;
N’est-on pas tous les jours piqué par un reptile ?
Qui veut toujours frapper doit atteindre souvent ;
La haine a ses hasards ainsi que le talent.

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Il est si doux d’aimer et d’admirer ensemble !