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LES FEMMES POÈTES BRETONNES

cherchent à la dévoiler ; mais elle la comprend avec sa propre intuition ; car la nature, comme les diamants, a des facettes et des reflets multiples.

La femme, dès le premier gonflement de la sève, perçoit ces aromes si doux, devenus insaisissables pour ceux qui sont accoutumés aux parfums irritants que les chimistes nous ont offerts.

Quand elle voit poindre la feuille du figuier elle sait que l’Été est proche.

Une pensée unique l’enveloppe comme un suaire immense et lumineux, l’Éternité ! Elle n’a ni jeunesse, ni vieillesse ; elle aspire au repos éternel, non en répétant la maxime orientale : « Il vaut mieux être assis que debout, couché qu’assis, mort que vivant ; » non, elle aspire au repos divin, avec l’entière et pleine possession de Dieu. Si les affections terrestres éveillent parfois en elle quelque doute, la Vérité éternelle n’a jamais