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LES FEMMES POÈTES BRETONNES

La Bretonne, revenue à l’église, considère la flamme qui brûle sur l’autel ; la flamme se consume pour le Créateur ; elle est donc un être intelligent ! C’est à cette flamme qu’elle s’adresse, comme interprète entre elle et Dieu. Elle espère que cette langue de feu rendra mieux les vœux de son cœur que la sienne propre, parce qu’étant plus épurée, plus subtile, elle sera mieux comprise de celui qui habite au sein de la lumière inaccessible.

Aussi, quand la Bretonne désire ardemment, elle allume un cierge.

Dans l’église herminée, elle va mettre un cierge,
Doutant de sa prière, espérant que son vœu,
Épuré par la flamme, ira jusqu’à la Vierge,
Qui traduira là-haut cette langue de feu.

La femme bretonne comprend la Nature, non à la manière des savants, qui sans cesse