Page:Riom - Les Femmes poètes bretonnes, 1892.pdf/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
LES FEMMES POÈTES BRETONNES

Le dimanche, entre les vêpres et la grand’messe, la Bretonne reste assise sur le seuil de sa porte, immobile, les bras croisés, les yeux perdus dans l’espace.

Parfois, au bord d’une grève, elle regarde la grande Mer. Car il ne faut pas oublier que, les Bretons étant les premiers marins du monde, la femme bretonne est perpétuellement condamnée à pleurer le départ ou à attendre le retour. Aussi ses regards sont-ils accoutumés à se porter du ciel à la mer, ces deux immensités ; les nuages lui semblent les âmes de ceux que les flots ont emportés ; elle aime les nuages ! Elle voit encore que les oiseaux ont des ailes comme la prière ; elle aime les oiseaux qui peuvent monter vers Dieu, et, par conséquent, hâter le retour !

Goëlands ! goëlands ! ramenez-nous nos amants !
(Chant breton.)