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PETITE MÈRE, C’EST TOI

La nuit lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher sur moi ?
Qui sourit quand je m’éveille ?
  Petite mère, c’est toi !

Qui, pour que je sois bien sage,
Doucement prie avec moi ?
Qui d’un ange a le visage ?
  Petite mère, c’est toi !

Qui gronde d’une voix tendre,
Si tendre que l’on me voit
Repentant rien qu’à l’entendre ?
  Petite mère, c’est toi !

Qui pour tous est douce et bonne ?
Au pauvre ayant faim et froid,
Qui m’apprit comment on donne ?
  Petite mère, c’est toi !

Quand te viendra la vieillesse,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
  Petite mère, c’est moi !