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 « Laissez tomber l’oubli sur la crise passée,
« Abrégez par pitié chaque heure qui s’enfuit,
« Et, surtout, laissez-moi dormir un peu la nuit ! »
Ainsi parlait la folle, et puis dans son délire
Ne trouvant plus de larme, elle éclata de rire.
Et je dis en fuyant ces rires étouffants :
Pourquoi Dieu prend-il donc aux mères leurs enfants ?

(Fleurs du passé.)
SAINTE THÉRÈSE

Oh ! choisis-moi pour ton amante,
Mon Sauveur, mon Christ adoré !
Prends-moi pour ton humble servante,
À genoux au temple sacré,
Pour ton esclave bienheureuse,
Qui veut qu’à ta croix glorieuse
Tous ses désirs restent liés.
Oh ! non, j’ai dit plus que je n’ose :
Seigneur, prends-moi pour quelque chose
Où tu puisses poser les pieds !

Ah ! dans mon cœur cherche une place,
Place d’amour, place d’honneur,
Où devant ton nom tout s’efface,
Où tu sois à jamais vainqueur.
Non, monte encor. Vois dans mon âme,