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ÉLISA MERCŒUR

Cette esclave, à ta voix, sous toi s’incline encor,
Et la coupable Espagne, en recevant un monde,
Te donne un cachot pour trésor.

Galilée arrachait son vieux sceptre à la terre ;
Son front pâle et sexagénaire
S’est incliné, captif, sous un joug imposteur.
L’infortuné, qu’atteint un arrêt despotique,
S’accuse en frémissant de démence et d’erreur ;
Et, rendant le vulgaire à sa nuit fanatique,
Échappe au fer des lois, au glaive inquisiteur.

Oui ! partout où la gloire a placé son idole,
Où la voix du passé redit quelque grand nom,
Soit sous les murs sacrés du divin Capitole,
Dans l’enceinte du Parthénon,
Dans les temples chrétiens, au culte solitaire,
Partout les fers, l’exil, l’outrage et la misère…
Mais l’heure vient des maux du sort
Celui qu’on insultait vengé par sa mémoire,
En esclave affranchi se revêt de sa gloire
Dans la liberté de la mort !

Lettre de M. de Chateaubriand à Élisa Mercœur.

« Paris, le 18 juillet 1827.

« Si la célébrité, Mademoiselle, est quelque