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ÉLISA MERCŒUR

Pour entr’ouvrir ton sol au laurier poétique,
      Au chêne de la liberté.

Ce n’était plus ce temps… Sur l’africain rivage
      Déjà l’ombre de Régulus
S’étonne au bruit des pas du proscrit Marius
Demandant un asile aux débris de Carthage.

En mendiant le trône et donnant l’univers,
Jusqu’au dernier degré César monte… il s’arrête,
Tombe, et de son manteau cache en mourant sa tête.
Aux cris des assassins répond un bruit de fers.
Le sort se fatiguait et ton bouillant génie
      Désapprenait à triompher,
Lorsque la liberté touchait à l’agonie,
      Quand s’entr’ouvraient pour l’étouffer
      Les serres de la tyrannie.

La rive d’Actium a son dernier regard.
      Un triomphe te rend esclave,
      Et sur la tombe de César
      S’élève le trône d’Octave.

Là de Catilina le sublime rival
Cicéron, du forum ce maître sans égal,
Livrait les traits brûlants de sa mâle éloquence
      À l’enthousiaste silence
      Du soldat et du sénateur.
Bientôt dans ce lieu même, où ses lèvres de flamme