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LES FEMMES POÈTES BRETONNES

donna deux cents francs de ses propres deniers ; M. Thiers en fit autant ; mais bientôt la misère revint.

Elisa avait présenté à la Comédie Française une pièce en cinq actes et en vers, Boabdil. Le baron Taylor la fit refuser. La pauvre enfant, ayant mis là toutes ses espérances, fut frappée en plein cœur.

Une maladie de langueur s’empara d’elle. Le docteur Broussais la soigna avec dévouement ; retirée à la campagne, elle s’éteignit le treizième mois de sa maladie, le 7 janvier 1835, un vendredi, jour redouté par elle. « Sauvez-moi pour ma mère ! » fut son dernier cri.

Mme Mélanie Waldor fit une collecte pour lui élever un tombeau ; Mme Desbordes-Valmore ouvrit une souscription pour faire imprimer ses œuvres. Hélas ! pourquoi ne pas l’avoir fait vivre ?

On grava sur son tombeau plusieurs vers composés par elle ; entre autres, celui-ci :

Qui laisse un nom peut-il mourir ?