Page:Riom - Les Femmes poètes bretonnes, 1892.pdf/107

Cette page n’a pas encore été corrigée
93
MADEMOISELLE SOPHIE ULLIAC-TRÉMADEURE

Elle dira des soldats le courage
Cédant aux droits de la fraternité.

Muses, à vous il appartient de dire
Des citoyens le noble dévouement.
Montrez les pleurs se mêlant au sourire,
Et des adieux le terrible moment.

Muses, montrez ces femmes intrépides
Donnant la mort, ou donnant du secours.
Hier encor, tremblantes et timides,
Elles fuyaient au seul bruit des tambours.

Que nos guerriers dorment sur cette arène,
Qui s’abreuva de leur sang généreux !
De verts lauriers et de branches de chêne,
Tous, nous irons couvrir ce sol poudreux !

Éveillez-vous, Muses de la Patrie !
Le canon tonne en nos murs ébranlés ;
Éveillez-vous ! la Liberté vous crie :
« Mes défenseurs sont déjà rassemblés ! »