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Perron, Commissaire du Gouvernement près le Tribunal civil de Tours. Il conseilla l’arrestation de ceux qui se présenteraient pour toucher la rançon. Les amis de Mme  Clément de Ris se récrièrent. Était-ce là ce qu’on avait promis ? Pour un résultat aléatoire, exposerait-on le prisonnier à un danger certain ? Qui viendrait prendre l’argent ? Des comparses, que les chefs sacrifieraient au besoin, et dont la prise n’équivaudrait pas à la perte du Sénateur ! Leurs raisons prévalurent. Il fut décidé qu’on n’arrêterait pas. On se limiterait à une surveillance active, pour voir qui recevait et tâcher de savoir où l’on portait les fonds. À cette fin quatre agents secrets seraient envoyés à Blois. Ces résolutions furent communiquées par le Préfet de Tours à son collègue de Loir-et-Cher. Il les présenta comme l’opinion de Savary, et, oubli involontaire ou omission voulue, ne souffla mot des quatre agents. Le Préfet de Blois, invité par le Ministre de la Police à s’inspirer des instructions venues de Tours et à tirer parti des circonstances, s’entendit aussitôt avec le commissaire de Police et le capitaine de Gendarmerie pour la surveillance de la ville.

L’autorité militaire avait été tenue à l’écart. Le Général Liébert n’eût donc rien su des dispositions prises, si Savary, tenace en son idée de s’emparer des négociateurs à la faveur de la négociation, n’avait eu, pour cela, besoin de son concours. Un conciliabule eut lieu entre eux, le Général Sisclée et le Commandant Boisard. On discuta les