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deux affaires donnaient à la conjecture du Ministre toute vraisemblance. La lettre apportée par Petit à Mme  Clément de Ris en prouva le bien-fondé.


III

De son côté le Directeur du Jury n’avait pas été inactif. Il avait enquêté à Tours et aux environs, et voici ce qu’il avait appris.

Aux derniers jours de fructidor, divers habitants de la rue de la Scellerie avaient eu la visite de jeunes gens étrangers au pays et désireux de louer des chambres garnies. Deux de ces jeunes gens s’étaient adressés à cet effet à la femme Baussan, marchande en la dite rue. Elle ne put les satisfaire, faute de place : elle logeait à demeure un chef d’escadron d’artillerie, nommé Laroche, et une femme Janquet, laquelle avait elle-même comme pensionnaire un de ses parents, originaire de Troyes et ex-capitaine à la division du Maine de l’armée de Vendée, le citoyen Bernard Sourdat. Les étrangers n’insistèrent pas et la femme Baussan ne les revit plus ni n’entendit parler d’eux.

Le même jour, trois jeunes gens, également inconnus à Tours, s’étaient, dans la même intention, présentés chez le cafetier Baillet, demeurant même rue. Ils trouvèrent là ce qu’ils cherchaient et s’installèrent aussitôt. Ils sortaient beaucoup, de jour, de nuit, parcourant la ville et la campagne, et leurs continuelles allées et venues, leurs fréquents conciliabules avec des individus de mine suspecte, inquiétaient les gens paisibles de ce