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faites après la connaissance du délit. Depuis deux à trois jours, on les voyait en compagnie d’hommes suspects. ─ Ne pas les remettre en liberté tant qu’on n’est pas certain qu’ils ne sont pour rien dans l’enlèvement », répondit-on de Paris. Tous deux allaient, sans charge précise relevée contre eux, subir une détention indéfinie[1].

Tandis qu’à Tours on perquisitionne, le capitaine Folliau se rend à Beauvais. Il est rejoint par le Juge de paix du canton de Montlouis. Tous deux enquêtent de concert. De Mme Clément de Ris aucune indication utile à espérer pour l’heure : elle ne sait rien, sinon qu’on lui a pris son mari ; elle ne veut rien, sinon qu’on le lui rende. Mme Bruley, Paulin, les domestiques disent ce qu’ils savent ; peu de choses, assez toutefois pour que l’officier puisse reparcourir le trajet suivi par les ravisseurs jusqu’à la forêt. Là, il perd leurs traces et rentre à Tours (2 vendémiaire). De son côté le lieutenant Gaultron est parti de Loches avec un détachement de gendarmes, de vétérans, de gens du pays qui se sont offerts ; partout le tocsin sonne ; on fouille la forêt ; on relève le passage des brigands à la Pyramide des Chartreux ; on ramasse un poignard, un pistolet, et, parmi des traces de chevaux encore fraîches, le chapeau du Sénateur. Les vétérans voudraient qu’on suive ces traces jusqu’au bout ; mais la nuit tombe ; la chose est remise au lendemain. Le 3, on bat le pays dans une autre direction. Les vétérans insistent pour qu’on revienne où, la

  1. Monnet, quincaillier à Chinon, était originaire de Crémieu (Isère). Alexandre-Michel Cassenac était né à Nîmes en 1764.