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vernement qui ne gouvernait pas, faute d’unité dans la direction, une autorité sachant mettre la République à l’abri des factions et donner aux institutions une base solide, gage d’un meilleur avenir.

Le coup d’État de brumaire le surprit dans ces dispositions. Il s’y rallia, par nécessité plus que par conviction, et sans arrière-pensée d’intérêt personnel. Il n’avait rien demandé. On vint le chercher ; il hésita à accorder son concours. Les instances de Sieyès, l’intérêt de ses enfants, bientôt le réveil d’une ambition qu’il croyait éteinte et qui n’était qu’assoupie, le décidèrent. Il était, peu de mois auparavant, entré en rapports avec Lucien Bonaparte, par la vente, au général Leclerc, du domaine de Montgobert, bien indivis entre les nombreuses branches de la famille Clément. Ces relations, et, par-dessus tout, la recommandation de Sieyès lui valurent, en décembre 1799, d’être appelé à faire partie du nouveau Sénat conservateur. Il touchait, à ce titre, un traitement de 25 mille francs, prélevé sur les revenus des biens nationaux. Rapprochons ce fait des fonctions exercées par lui sous la Convention et de sa collaboration, en 1794, à la répression de l’insurrection vendéenne : ne semble-t-il pas qu’il fût une victime toute désignée aux représailles des chouans ?

Cependant cette appréhension, si elle lui vint à l’esprit, ne paraît pas l’avoir arrêté. Du reste, la pacification et l’amnistie accordées en nivôse par le Premier Consul étaient le gage d’un retour à la sécurité. Clément de Ris s’installa à Paris. Il prit part aux travaux du Sénat, et, l’été venu,