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Car il y avait à compter, non seulement avec les impôts ordinaires, dont la répartition entre tous les contribuables est réglée par la loi, mais avec les emprunts forcés, soumis à l’arbitraire d’un jury taxateur, et frappant les seuls riches, ou, plus exactement, les gens estimés riches par ce jury. On créait ainsi à et contre ces derniers une réputation de fortune les exposant, après la spoliation présente, aux spoliations futures, et les désignant aux entreprises des flibustiers. Disons-le, la philosophie et le patriotisme de Clément de Ris furent à la hauteur des sacrifices demandés : « Nous sommes menacés d’un petit supplément de 40 mille francs, écrivait-il le 9 mars 1796. Cela est affreux pour nous. Mais, en vérité, il y a tant de gens qui se plaignent injustement, et si peu d’espoir d’obtenir justice, que je trouve qu’il est honteux de se plaindre. Payer pour payer, il vaut mieux le faire fièrement, dût-on vendre sa chemise, que de courir le risque d’être confondu dans la foule des gens qui le font sans raison. » Et, quelques jours plus tard : « Je crains une crise terrible pour nos finances et je n’en dis rien, car le découragement est si général et si dangereux qu’il faut que les bons citoyens se gardent de l’augmenter. » 3 avril.


III

Se résigner n’est pas abdiquer. Muet, par patriotisme et par dignité, sur le chapitre des revendications personnelles, Clément de Ris protestait avec ses amis contre la partialité des Administrateurs commis, à Tours, à la répartition