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la preuve de la participation de Fouché à l’enlèvement ! Comme tout s’enchaîne !

Or Carré de Busserolle sera, à son tour, l’autorité citée par MM. Masson, Lenôtre et même Madelin. Ils l’appellent l’Historien de Clément de Ris[1]. En dehors de ses recherches sur l’enlèvement, Carré de Busserolle n’a fait que reproduire les renseignements, en général inexacts, des Dictionnaires biographiques. N’importe ! N’affirme-t-il pas[2] qu’en son récit « tout est vrai, tout est rigoureusement exact : pas un seul détail qui n’ait pour point d’appui une preuve, une justification certaine que l’auteur est en mesure de produire  » ? Cette justification, ce sera le témoignage de la duchesse d’Abrantès « toujours bien informée » ; ce sera le témoignage d’A. de Beauchamp, racontant les souvenirs d’un des ravisseurs, qui, lui-même, reproduit ceux d’un troisième personnage ; ce sera le témoignage de M. de Soland, qui a connu l’existence, au greffe du Tribunal d’Angers, – où il est en effet[3] – du dossier de l’Affaire, mais qui, de son propre aveu, ne l’a pas consulté ; quoi encore ? Nous rendons justice aux mérites du travail de Carré de Busserolle. Il a pour lui d’être récent et l’un des plus complets qu’on ait publiés sur l’Affaire Clément de Ris. Il atteste d’abondantes recherches, le désir de faire la lumière, l’ambition de rester impartial. S’ensuit-il que la critique de l’auteur n’ait pas pu être en défaut, sa bonne foi surprise, sa crédulité trop facile ?

  1. Lenôtre. ─ Lectures pour tous (mai 1908), page 684.
  2. Page 6.
  3. Nous avons dû à l’obligeance de M. Blanchet, greffier en chef du tribunal d’Angers, de pouvoir le consulter.