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existât des marques d’incendie. Bordin fit assigner deux ouvriers qui déposèrent avoir labouré, par les ordres du garde, une portion du pré dont l’herbe était brûlée ; mais ils dirent n’avoir point observé de quelle substance provenaient les cendres. Le garde, rappelé sur l’invitation des défenseurs, dit avoir reçu du Sénateur, au moment où il avait passé par le château pour aller voir la mascarade d’Arcis, l’ordre de labourer cette partie du pré que le Sénateur avait remarquée le matin en se promenant. « Y avait-on brûlé des herbes ou des papiers ? ─ Je n’ai rien vu qui pût faire croire qu’on y ait brûlé des papiers, répondit le garde. ─ Enfin, dirent les défenseurs, si l’on y a brûlé des herbes, quelqu’un a dû les y apporter et y mettre le feu. »

Allez donc, sous ce travesti, reconnaître l’enfant, jadis, – voilà vingt ans, – présenté par son père à une grande dame, trop heureuse de l’adopter et de l’introduire dans le monde, où il a poussé son chemin ! Allez donc faire honneur à Balzac de la paternité d’une fiction que le patronage de la duchesse d’Abrantès a consacrée vérité d’Histoire.


VII

Les Mémoires de la duchesse d’Abrantès, voilà, en effet, le principal, l’unique témoignage invoqué par Carré de Busserolle à l’appui de sa thèse : il voit, dans ce témoignage, la preuve de la destruction des papiers ; dans leur destruction, la preuve de leur existence ; dans leur existence