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Annexe III

Lettre du citoyen Pillet, courrier chargé d’apporter à Paris la nouvelle de la délivrance de Clément de Ris[1].




Tours, le 6 pluviôse an IX.


   Citoyen Sénateur,

J’ai été dépêché le 19 vendémiaire dernier, pour porter au Premier Consul l’heureuse nouvelle de votre délivrance. Ne l’ayant point trouvé à Paris, j’ai été à la Malmaison, où je lui ai remis le paquet. De retour à Paris, j’y suis resté trois jours pour attendre de nouveaux ordres, puis je me suis rendu à Tours. J’ai reçu à compte, avant mon départ, 112 francs. Comme c’est moi qui ai avancé le surplus, je me suis présenté à la Préfecture pour régler. On a reconnu qu’il m’était dû, tant pour mes avances que pour ma course, 165 fr. 50 centimes, et un mandat de pareille somme, après quatre mois de sollicitations, me fut délivré par le Receveur général. Il en reconnut d’abord la bonté, me remit à huit jours pour le remplir, et, le terme expiré, je m’y suis présenté. Il m’a renvoyé à la Préfecture. On m’a gardé mon mandat, et, au bout de huit jours, y étant retourné, on m’a dit qu’on ne pouvait me payer, qu’il fallait vous écrire. Jugez, citoyen Sénateur, combien cette réponse fut terrible pour un malheureux

  1. Voir la pièce précédente.