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du nom, ayant paru singulière, le Directeur du Jury avait prié de Mauduison d’écrire les mêmes mots sous sa dictée, et, après comparaison, avait conclu que l’écriture n’était pas la même, conclusion conforme aux déclarations de l’inculpé. Le Président du Tribunal d’Angers voulut élucider la chose. Il commit, à cet effet, trois experts, les sieurs Lacroix, Hamel et Benoît. L’expertise ne prouva que la contradiction des experts. Lacroix nia l’identité des écritures ; Hamel l’affirma ; Benoît la nia quant à la feuille et l’affirma quant au registre, et le Tribunal passa outre, s’estimant éclairé : sur quoi ? Probablement sur l’inutilité de l’épreuve.

Rien, dans l’audition des autres témoignages, ne mérite de retenir l’attention.


V

Le 6, la parole fut au Ministère public pour le réquisitoire.

Avec habileté, le Commissaire du Gouvernement sacrifia, puisqu’elles étaient contestées, les dépositions de Mme  Bruley et des domestiques de Clément de Ris : « Sans eux, dit-il, il en restera plus qu’il n’en faut ! » Il sacrifia pareillement les témoignages de ceux qui, n’ayant pas reconnu les accusés à Tours, les reconnaissaient à Angers : il n’avait pas besoin de ces reconnaissances tardives. Il s’appliqua principalement à discuter les alibis, dont les témoins étaient suspects par leurs opinions, suspects par leurs liaisons. Enfin, il insista sur l’infirmité de Gaudin, qu’on avait vu tantôt borgne, tantôt pourvu d’yeux artificiels. L’inculpé niait le fait ? Il produisait un certificat