Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/222

Cette page n’a pas encore été corrigée

vous ajouter qu’en causant avec lui j’avais réussi à le dépersuader et à lui inspirer quelque pitié pour moi, quelques regrets de son crime, et que je voudrais bien qu’il fût en mon pouvoir d’atténuer les peines auxquelles il peut être condamné. Je suis véritablement attendri quand je pense à ce pauvre malheureux qui se plaignait de la dureté de ses chefs. Il se nomme Gaudin. Permettez que je le recommande à votre clémence et à celle de votre respectable Tribunal. Les hommes qui sont venus m’attaquer au sein de ma maison, le pistolet sur la tête, me voler, m’arracher des bras de ma famille désolée, m’enterrer tout vif, sont sans doute bien coupables ; mais quelque horrible que soit leur crime, quelque cruelles qu’en aient été et qu’en soient encore les suites pour moi, je souffrirai encore toute ma vie d’avoir été, sinon la cause, au moins l’occasion qui peut amener la mort de plusieurs hommes. Plusieurs d’entre eux ont été entraînés par des circonstances malheureuses, peut-être même par violence[1]. »

Il ne faisait pas allusion à sa venue à Angers. Sa détermination sur ce point était irrévocable : il ne comparaîtrait pas. Nous avons suffisamment indiqué les raisons dont il s’inspirait ; il est superflu d’y revenir.


III

Le Tribunal de Maine-et-Loire avait eu tout loisir d’étudier le dossier. Il fixa au 1er brumaire la date de l’ouverture des débats.

  1. Lettre du 8 vendémiaire an X. Correspondance privée de Clément de Ris.