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dans son attitude ; impatient de voir clore son affaire dont la solution, quelle qu’elle fût, lui rendrait le repos, Clément de Ris attendait la réponse aux questions contenues dans sa lettre au Président du Tribunal de Maine-et-Loire[1]. Elle arriva le 1er vendémiaire.

Le Tribunal, disait le Président, n’avait qu’un désir, concilier l’intérêt de la société, qui veut la prompte répression du délit, avec l’intérêt particulier des témoins. Ceux-ci, pour la plupart, appartenaient à des pays vignobles ; il semblait donc légitime de fixer l’ouverture des débats après vendanges ; le Président s’en rapportait au Sénateur lui-même, propriétaire de vignes, pour déterminer approximativement l’époque. Il ne voyait pas d’inconvénient à dispenser du voyage d’Angers la femme Lebrun, – sa déclaration était insignifiante ; – non plus que Mme  Clément de Ris et son fils, – leur déposition écrite, vu son peu d’intérêt, suffisait. – Il en était autrement de la fille Tasse, de Métayer et de Paul Créhelleau, « témoins trop nécessaires pour ne pas être entendus » ; à plus forte raison de Mme  Bruley : « Je n’ignore pas, disait-il, les désagréments qu’elle a éprouvés à Tours et de combien d’amertume elle a été abreuvée. L’esprit public d’Angers est différent de celui qui a été manifesté à Tours dans cette affaire. Il est autant l’ennemi du crime et de ses partisans qu’il est ami de l’ordre et du Gouvernement. Mme  Bruley ne doit avoir aucune inquiétude sur sa sûreté personnelle dans Angers, ni sur les égards qui sont dus à sa qualité de témoin. Le Tribunal que j’ai l’honneur de présider est fermement

  1. Voir pages 195 et suivantes.