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Mais son instance était-elle aussi indépendante et spontanée qu’elle l’affirmait, ou cédait-elle à la pression de personnes amies des accusés ? Elle semble craindre cette supposition, car elle ajoute : « Je défie qui que ce soit de prouver que j’aie vu personne de la famille de Mauduison depuis que je suis ici. Je n’ai pas même vu, depuis qu’elle est arrivée ici, son défenseur, qui a toujours été absent jusqu’à, m’a-t-on dit, avant-hier soir. »

Huit jours plus tard[1], nouvelle lettre, plus affirmative, plus pressante encore :

« J’ai pris hier des informations au défenseur de M. de Mauduison pour savoir à peu près l’époque où commencerait l’assignation des témoins à Angers. Il me dit qu’il ne croyait pas que les débats de cette affaire commencent avant la Toussaint au plus tôt. On n’a encore rien fait à Angers. On n’a aucune certitude si Chauveau-Lagarde y viendra. Blain a l’air très peu disposé à y aller et paraît un peu dégoûté de cette affaire. On en parle peu ici à présent, et je peux vous dire que les gens impartiaux qui m’en ont parlé vous rendent parfaitement justice, et ne croient point, malgré tout ce qu’on a pu dire, que vous ayez influencé en rien sur les dépositions de Mme  Bruley, quoique la blâmant sur la manière dont elle s’est conduite. Ceux qui la connaissent bien l’attribuent plus à l’envie de se rendre célèbre, de passer pour une femme courageuse,

  1. Lettre du 27 fructidor, faisant, ainsi que la précédente et la suivante, partie de la Correspondance privée de Clément de Ris.