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de l’écrouer à titre de voleur de diligences. Personnage de moindre marque, son arrestation ne souleva pas l’émotion qu’avait excitée celle de de Canchy et de de Mauduison.


VII

C’est qu’en ceux-ci des royalistes attitrés étaient en cause, et, dès la première heure, les royalistes s’étaient élevés contre l’attribution du crime à des gens de leur parti. Ils avaient plus que protesté ; ils avaient agi. Tout avait été mis en œuvre pour circonvenir certains témoins, arrêter la procédure comme on avait entravé les recherches[1], assurer dans le Tribunal une majorité favorable aux prévenus.

Les républicains s’attendaient à ce que Japhet, au terme de sa délégation à la Direction du Jury, fût appelé aux fonctions de Commissaire du Gouvernement près le Tribunal criminel. On lui préféra le citoyen Douant, suspect de connivence avec les royalistes, choix qui alarma les patriotes et le Préfet lui-même[2]. À quel degré la surexcitation s’éleva, une lettre du citoyen Person, Commissaire du Gouvernement près le Tribunal civil, le montre : « Quantité de personnes, dit-il, se mêlent de cette affaire et travaillent à arrêter le progrès des preuves. On veut justifier les prévenus. Il paraît qu’on se sert de toutes les voies. J’apprends que mes lettres ont été interceptées

  1. Voir, page 61, les déclarations du lieutenant Gaultron.
  2. Lettre du citoyen Bruin. Correspondance privée de Clément de Ris.