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chez le sieur Gosset, maire de la localité[1], et été vus à Troo[2] (environ 80 kilomètres de Bonneval et autant de Verdes), et seraient, de là, rentrés à Nogent-le-Rotrou, où trois témoins[3] affirmaient les avoir vus le lendemain. Ce luxe les perdit. Les témoins, mis en demeure de s’expliquer sur des affirmations si difficiles à concilier, avouèrent que, s’ils étaient certains des faits, ils ne l’étaient pas autant des dates ; ils reportèrent au 2, au 3, et même, plus vaguement encore, aux premiers jours de vendémiaire[4], les faits d’abord portés à la date du 1er. C’était prêter gain de cause à l’accusation : elle ne retint, de tant de témoignages, que leurs contradictions.

Le mandat d’arrêt contre de Mauduison et de Canchy auteurs et complices d’attentat avec menaces de tuer, venait d’être signé à Tours, quand fut arrêté, à Blois, Pierre Aubereau[5], recherché depuis le 18 nivôse. Il prétendit ignorer les causes de son arrestation. On les lui fit connaître. Il nia toute participation à l’enlèvement, qu’il « n’avait connu que comme tout le monde », et s’appliqua à produire un alibi[6]. Deux pistolets furent saisis chez lui. Qui n’a pas deux pistolets ? Les siens étaient une précaution contre les chiens enragés ; rien de plus ! Son passé plaidait mal pour lui : on le garda, et, comme pour les précédents, il fut enjoint, s’il était acquitté du fait de l’enlèvement,

  1. Témoignages de Gosset et des frères Pigneux.
  2. Témoignage de Gourdin, jardinier à Chartres.
  3. Les sieurs Loisé, Gervais, Hoguet.
  4. Compte rendu des audiences du procès d’Angers.
  5. Complice de Gondé en plusieurs attentats (voir page 140).
  6. Il était, dit-il, le 1er vendémiaire, à la campagne, chez le citoyen Bereuil.