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prêté concours à la séquestration. Contre Lacroix et Mme Lacroix, de fortes présomptions, sans plus, car, des révélations faites à Paris par celle-ci les magistrats de Tours ne savaient encore rien. Restaient Leclerc et Lemesnager, au sujet desquels les affirmations étaient, les unes contradictoires, les autres hésitantes.

Seuls Mme Bruley et Boissy reconnaissaient Leclerc. Mais Boissy reconnaissait tout le monde ! Par contre, deux témoins certifiaient que, le 1er vendémiaire, Leclerc était entré à l’hôpital de Blois et y avait séjourné trois jours. Une femme Rochefort, aubergiste à Sorigny, raconta que, le 6 du même mois, étant descendu chez elle, il s’était enquis si elle connaissait Clément de Ris et lui avait raconté son aventure, ajoutant que le Sénateur avait été enlevé pour avoir acheté des biens d’émigrés et s’être fait dénonciateur sous la Révolution. On vit dans ce propos, simple appréciation des motifs de l’enlèvement, une preuve de complicité, et cela suffit à couper court à tout élargissement.

Lemesnager, de son côté, produisit plusieurs témoins attestant sa présence à Blois ou dans les environs le jour et le lendemain de l’attentat. Le 1er il avait été vu à Chouzy vers huit heures du matin et dans l’après-midi[1] ; le 2 il avait assisté à une revue à Blois[2]. Malgré ces témoignages, on le garda : un habitant de Tours[3] l’avait, disait-il, aperçu dans la rue le 1er vendémiaire ; divers

  1. Dépositions de la femme Rouillaud, à qui il avait demandé de la monnaie pour payer le péage, et de la femme Renard qui avait reçu sa visite.
  2. Déposition du commandant Surville.
  3. Déposition du citoyen Voillon, culottier à Tours.