de Jourgeon. Elle redit sa compassion pour le prisonnier, son constant désir de le sauver. Elle nia avoir eu des relations avec les brigands antérieurement à la séquestration. Si, le 2 vendémiaire, elle avait couru à leur rencontre, c’est qu’à cette heure matinale elle avait cru à une visite de son père : grand avait été son émoi, en découvrant son erreur. Son départ pour Paris le 4 brumaire avait pour unique objet d’apporter au Ministre la nouvelle de l’arrestation du fermier, car il pouvait avoir intérêt à la connaître d’urgence. Tels sont du moins les seuls détails qui aient transpiré de l’entretien.
Le Ministre retint de ces déclarations ce qu’il crut à propos d’en retenir, et, – l’Histoire ne dit pas si ce fut pour mettre Mme Lacroix à l’abri des questionneurs indiscrets ! – à l’issue de la conférence, signa l’ordre de l’interner au Temple, comme prévenue de complicité avec les brigands qui avaient enlevé Clément de Ris[1]. Le mari n’allait pas tarder à y rejoindre la femme.
III
Noté, sur la liste des suspects dressée par Radet, comme royaliste militant, antérieurement (1793-1794) patriote sanguinaire, et l’un des auteurs ou des complices certains de l’attentat de Beauvais ; signalé, dans une lettre adressée de Tours, le 2 frimaire, au Ministre de la Police[2],