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de Ris ! Elle aurait dicté à Métayer sa déclaration.

La réponse du Ministre tarda : c’était l’ordre d’envoyer, sans délai, Lemesnager à Paris, et de veiller à ce qu’il ne s’évadât pas. Quand elle arriva, Lemesnager courait les champs. Le Sénateur avait écrit[1] que « le brigand dénoncé par son domestique comme étant Lemesnager avait passé près de lui, dans son cachot, toute la journée du 2 vendémiaire ». Bien que cette affirmation, rapprochée de l’embarras de Lemesnager à justifier de l’emploi de son temps durant la première décade de vendémiaire[2], ne constituât pas une preuve, car il n’avait reparu à Blois que le 10, le Préfet, l’interprétant comme une confirmation de ses doutes, avait d’autorité mis le prisonnier en liberté provisoire sous la caution de son père. Lemesnager en profita pour disparaître, et, recherché, fut introuvable.

Fort penaud, le Préfet arrêta le père et en référa au Ministre. La réponse fut brève et sèche : « Rechercher le fils, qu’on n’avait pas le droit de relâcher administrativement après la déposition de Métayer ; relâcher le père, et poursuivre pour la caution[3]. » Dans l’intervalle, le fils s’était reconstitué prisonnier. Rien ne s’opposait donc plus à l’exécution de l’ordre antérieurement donné. Cependant le Préfet hésitait encore : « Il me semble innocent, répétait-il ; que dois-je faire ? ─ L’envoyer ici[4] » ; répondait-on de Paris. Le hasard épargna

  1. Voir page 138.
  2. Voir page 88.
  3. Lettre du 3 brumaire.
  4. Lettres des 10-15 brumaire.