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sauver son ami, on n’a point de parole à garder. »

Par retour de courrier, Fouché pressa le Préfet d’Indre-et-Loire de donner aux bons citoyens les garanties réclamées, et, pour ce, d’activer des recherches qu’il n’avait plus prétexte à différer :

« Vos inquiétudes sur le sort du Sénateur Clément de Ris, disait-il, vous ont déterminé d’abord à suspendre les sévérités contre les complices et partisans de l’attentat commis sur sa personne. Vous aviez à leur égard des renseignements dont vous m’avez déclaré que vous feriez usage aussitôt que le Sénateur serait en sûreté. Je vous charge et je vous prescris formellement de me faire connaître tout ce que vous avez découvert, et les mesures que vous avez prises pour atteindre tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à ce brigandage. La déclaration du citoyen Clément de Ris, reçue par l’officier de gendarmerie, vous donne des indications qu’il est de votre devoir d’approfondir, afin qu’aucun de ceux qui ont coopéré à ce crime ne puisse échapper aux recherches. Le défaut d’action ou les temporisations, dans une affaire aussi importante, augmentent l’audace des scélérats, et je sais avec certitude qu’ils se disposent à suivre le cours des mêmes attentats. Plusieurs citoyens respectables sont menacés. Les avis qu’ils reçoivent ne permettent plus d’habiter avec sécurité la campagne, tant que vous n’aurez point frappé les proscripteurs et anéanti les plans odieux qu’ils ont formés contre les personnes et les propriétés. Vous me rendrez compte tous les jours de ce que vous aurez fait pour rétablir la sûreté dans le département qui vous est confié.