CHAPITRE VI
I
L’heure avait sonné de la liquidation. Averti, par l’événement, de l’opportunité de substituer à la multiplicité de pouvoirs divisés, et faibles de leur rivalité, l’unité d’une direction forte ; jaloux d’étendre son inquisition sur tout, parce qu’il profitait de tout pour régler sa conduite particulière[1] ; intéressé à prévenir, ou, s’il était trop tard pour les prévenir, à étouffer les indiscrétions sur l’imbroglio de la délivrance, Fouché entendait garder la haute main sur cette liquidation. Chacun rendrait ses comptes, et, s’il y avait lieu, paierait sa dette, mais dans la mesure que le Ministre estimerait convenable, et à l’heure qu’il jugerait propice. Par instants, les événements déjouèrent ses calculs. Il eut sa revanche, et il l’eut terrible.
- ↑ Mémoires de Desmarets.