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borgne et le tort d’avoir nom Dubois ne constituaient pas des charges suffisantes : il fallait auparavant informer. Il fut sage, car l’enquête ne révéla rien contre Dubois-Papion.

La journée à Beauvais s’acheva dans la joie. À tout moment des gens survenaient pour féliciter le Sénateur, qui, à chaque arrivant présentait, avec force éloges, ses libérateurs. Ici, d’après A. de Beauchamp, survint un incident. Gêné de la fausseté de la situation ; humilié, dans sa fierté, de passer plus longtemps pour un policier, Guillot de La Poterie, « en homme franc et loyal », pria Carlos Sourdat de rétablir la vérité. Celui-ci, à la grande stupéfaction des personnes présentes, révéla la qualité des libérateurs, et Clément de Ris, tirant moralité de l’événement, dit que cette journée serait celle de la réunion des partis. Nous avons peine à croire, au moins sous cette forme, à l’authenticité de l’anecdote. Qu’avant de partir, et en a parte, Sourdat ait fait à Clément de Ris, pour s’assurer sa discrétion, une confidence de ce genre, la chose est possible et conforme aux instructions reçues par lui[1]. L’inspirateur d’A. de Beauchamp la confirme : « Nous lui conseillâmes, dit-il, le silence sur toute cette affaire ! » Mais il ajoute : « À peine fûmes-nous partis que les officiers de gendarmerie, piqués de l’inutilité de leurs recherches, et peut-être aidés par les dispositions de Clément de Ris, tirèrent de lui plus de renseignements qu’ils ne pouvaient même en attendre. » Cette fois, nous nous inscrivons en faux contre l’affirmation. Les renseignements fournis à la Justice émanèrent d’une tout autre

  1. Voir la Commission de Fouché, page 103.