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tous ! » On reprit la route, et, sur les quatre heures, on atteignit enfin Beauvais, où, depuis l’annonce de son retour, le Sénateur était attendu, avec quelle impatience, on le devine.

Tout le pays était là. Bientôt arrivèrent les autorités du canton, celles du département, le capitaine Folliau de Tours, le lieutenant Gaultron et les gendarmes qui l’accompagnaient. Clément de Ris nomma ses libérateurs, Carlos Sourdat, Charles de Salaberry, Robert Couteau, Arthur Guillot de La Poterie[1]. Le lieutenant reconnut les trois premiers, mais le dernier n’avait de commun que le nom avec l’individu interrogé la veille à Loches[2]. Son procès-verbal mentionne le fait, sans plus. Rien n’indique s’il en fit l’observation au faux ou au vrai de La Poterie.


IV

Il est avéré que six agents royalistes, et non quatre, participèrent à la libération du Sénateur. Les deux autres furent Bernard Sourdat et Hingant de Saint-Maur.

On lit, dans une lettre[3] écrite de Sainte-Pélagie,

  1. Sur Carlos Sourdat, voir page 86, note 1. ─ Charles Marie d’Irrumberry Comte de Salaberry (1776-1847) émigré, capitaine de cavalerie à la 8e légion de l’armée du Maine, s’était, dit un rapport de police, « mis dans le parti sans trop savoir pourquoi, et plutôt pour contrarier son père, qui était Jacobin ». Il fut, sous la Restauration, député ultra royaliste. ─ Robert Couteau, lié avec Salaberry, avait été chef du 2e bataillon de la 8e légion de l’armée du Maine. ─ A. Guillot de La Poterie passait pour le meilleur chef de la 8e légion de la dite armée ; c’était un homme très aimé et très estimé à Château-du-Loir, son pays (renseignements tirés des cartons de la Police aux Archives nationales, F7 6229-6230).
  2. Voir page 102.
  3. Correspondance privée de Clément de Ris. ─ François Sourdat (voir page 86, note 1) arrêté après l’attentat de nivôse, auquel il n’avait aucune part non plus qu’aux soulèvements de la Vendée, réclamait en sa faveur l’intervention de Clément de Ris. Le Sénateur apostilla sa demande : « Il est, écrivit-il, père de deux fils qui ont sauvé le Sénateur des mains des brigands. »