Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée

autre cette raison vainquit la résistance du Préfet.

On convint qu’une colonne, composée de gendarmes à pied et à cheval, des sous-officiers du train d’artillerie, de vétérans, de gardes forestiers, partirait dans la nuit pour se trouver, au jour levant, à l’entrée de la forêt de Loches. Tous les officiers et le chirurgien Petit en feraient partie ; Liébert la dirigerait en personne : « J’augure beaucoup, écrivait-il, de cette opération, si elle n’est pas dérangée. Les militaires iront et marcheront, pour sauver les jours du Sénateur, avec cette bonne foi et cette belle loyauté qui caractérise et a toujours caractérisé leurs actions[1]. » C’était la réplique aux précédentes insinuations du Préfet contre les militaires[2].

On partit en quatre détachements : l’un visiterait La Beaupinaie, où le prisonnier passait pour avoir été conduit le jour de l’enlèvement ; deux autres battraient la rive droite de l’Indre, celui-ci entre Loches et Châtillon, celui-là jusqu’au château de Chailloux et à Montrésor ; le quatrième, sous la direction de Boisard, remonterait vers Montrichard, Saint-Aignan et Palluau.

Un accroc marqua le début de l’opération. Le Général Liébert, malade, ne put aller personnellement au delà de Loches. Il rentra à Tours, où Savary était resté. L’expédition se fit sans lui et se poursuivit durant les journées du 16, du 17, et la matinée du 18.

Le 18 au soir, sur les dix heures, le Sous-Préfet Lemaître, le commandant Boisard et le lieutenant

  1. Lettre de Liébert au Ministre de la Guerre (15 vendémiaire). Archives historiques de la Guerre.
  2. Voir page 91.