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Ainsi s’expliquerait le voyage à Orléans de Bruley et de Guizol et leur attente à l’auberge des Trois Maures. Attente vaine. Personne ne se présenta, et pour cause. Depuis la veille le Sénateur était libre !


VI

Il était dit qu’en cet étrange drame, du début à la fin, tout serait surprise, le dénouement autant et plus encore peut-être que l’enlèvement.

Le 14 vendémiaire au soir, comme il revenait de Beauvais, le Préfet reçut, au débotté, la visite de Savary et de Boisard, dépêchés par le Général Liébert. Ils venaient chercher sa décision au sujet de la battue mise en question la veille. Le Préfet hésitait toujours. Il craignait, par une imprudence, de contrarier l’entreprise concertée entre Sourdat et le Ministre. Savary et Boisard insistèrent : l’opinion publique finirait par imputer aux autorités du département une complicité tacite avec les ravisseurs ; l’impatience du Premier Consul tournait à l’irritation ; ce que le Préfet se refusait à faire, d’autres l’entreprendraient ; déjà, sur avis que le prisonnier était séquestré au vieux château de Palluau, le Préfet de l’Indre se disposait à en fouiller les ruines, les souterrains et les cachots[1] ; lui laisserait-on le monopole d’un zèle qui, même infructueux, n’en accuserait que davantage l’apathie des autorités tourangelles ? Mieux que toute

  1. Cette expédition eut lieu du 16 au 17 vendémiaire, et, bien que nulle en ses résultats, valut au Préfet de l’Indre les félicitations du Ministre.