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est distante à peine de deux ou trois lieues de l’endroit où le crime a été commis.

─ Connaissez-vous Cassenac et Monnet ?

─ Jamais je n’en ai entendu parler.

─ Le 1er vendémiaire, n’étiez-vous pas dans les environs de Tours ?

─ N’allez pas croire, s’écrie-t-il vivement, que je sois de ceux qui ont été chez le Sénateur Clément de Ris ! »

On s’enquiert pourquoi cette réponse : « C’est que, dit-il, je frémis encore du soupçon qu’on semble disposé à m’imputer d’avoir participé à ce crime ! » ; pourquoi il n’a pas fait signer son passeport aux lieux où il a séjourné : « Par crainte précisément d’être pris pour un des ravisseurs » ; et il raconte avoir été plusieurs fois arrêté par les colonnes mobiles qui battaient le pays, et qui, après avoir pris connaissance de son passeport, l’ont laissé aller. « Ce passeport n’est pas en règle, interrompt le magistrat ; on va vous arrêter. » Leclerc se trouble de plus en plus. Ses bagages sont saisis, fouillés ; on y découvre deux pistolets, un pantalon et une veste de hussard semblable à celle des ravisseurs. On l’arrête et l’on en réfère au Ministre, qui répond « de le retenir en tout état de cause, jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur le fait de son émigration[1] ».

Trois semaines plus tard (5 brumaire) Leclerc, sur réquisition du Directeur du Jury d’Indre-et-Loire, devait être transféré de Poitiers à Tours, où le mandat d’amener décerné contre lui fut (11 brumaire) converti en mandat d’arrêt.


V

  1. Interrogatoire de Leclerc à Poitiers. – Signé Bourgeois, maire ; Caillot, juge de paix.