Page:Rimbaud - Reliques, 1921.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RIMBAUD MOURANT
I

« Marseille, le mardi 22 septembre 1891. »

Ma chère maman,

Je viens de recevoir ton petit mot. Tu es bien laconique. Serais-tu malade ? C’est là mon plus grand souci. Que deviendrais-je, mon Dieu, avec un moribond et une malade à deux cents lieues l’un de l’autre ! Que je voudrais me partager et être moitié ici et moitié à Roche !

Je dois te dire qu’Arthur est bien malade. Je te disais dans ma dernière lettre que je questionnerais les médecins en particulier. Je leur ai parlé, en effet, et voici leur réponse : « C’est un pauvre garçon (Arthur) qui s’en va petit à petit ; sa vie est une question de jours, de quelques mois peut-