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à la mémoire du cher mort, à son service se place un dévouement inlassable, une conviction étayée sur l’étude approfondie des documents, enfin un talent multiple et lumineux d’observateur, de styliste et de dialecticien.

Isabelle Rimbaud n’est plus seule. Une autre âme la comprend et la soutient, jusque dans le culte de son frère. La vie enfin va lui offrir des années calmes et douces et fières. Pour comprendre la femme admirable que fut Isabelle Rimbaud, il fallait connaître ce roman de son enfance et de sa prime jeunesse, cette admiration, ce dévouement passionnés qui l’attachèrent à son frère Arthur et par lesquels s’augmenta singulièrement la ressemblance déjà frappante entre leurs âmes. Car il faut bien admettre — et nous en avons par ce livre la preuve — que ces deux êtres supérieurs étaient à la fois le double et le complément l’un de l’autre. N’ont-ils point en -commun l’activité, la ténacité, et cette bonté, cette charité qui les fait se sacrifier à leur prochain,