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PRÉFACE 25


obéissante et déférente envers sa mère, dresser devant celle-ci une inexorable volonté : « Je lui serai fidèle après sa mort comme avant, et ce qu’il m’aura dit de faire, je le ferai exactement, quand même je devrais en souffrir » (1). Elle ne connaît pas encore, toutefois, l’héritage précieux qui lui sera confié. Elle ignore qu’elle sera bientôt gardienne d’un trésor immortel et qu’elle devra défendre une haute mémoire contre les calomniateurs. Car, à la mort de son frère, Isabelle Rimbaud ne savait pas qu’il eût jamais écrit, elle ne devait l’apprendre que quelques mois plus tard, après la publication du Reliquaire. C’est alors qu’elle écrivit « Mon frère Arthur. »

Mais pour l’œuvre qui lui est assignée, la jeune femme ne sera pas seule. Le disparu ne veille-t-il pas d’en haut sur celle qui a tant veillé pour lui ? Du groupe de ses fidèles et de ses admirateurs, n’est-ce pas lui qui amènera comme par la main, auprès de sa sœur, l’homme destiné à devenir l’époux d’ Isabelle Rimbaud ?

Une seconde dévotion est désormais acquise


(1) Lettre précitée.