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jeune Rimbaud s’étant mis en tête de l’y rejoindre avait pris un beau matin, le train pour la capitale n’ayant faute d’argent qu’un billet jusqu’à la première station après Charleville. Et il arrivait sans papiers, sans argent à Paris juste le matin du 4 septembre ! On l’envoya au Dépôt, de là à Mazas, où il évoqua le nom de son professeur Izambard.

On lui permit de lui écrire et Izambard adressa l’argent pour le retour. Rimbaud arriva à Lille. Dans l’intervalle, Izambard avait écrit à sa mère, mais elle avait répondu insolemment. Il s’adressa donc au commissaire de police, qui lui conseilla de ramener lui-même son peu docile élève. Ce qu’il fit, après le siège de Mézières et l’incendie de cette ville. Mais les Allemands étaient à Charleville Izambard avait caché ses livres dans sa cave et devait rentrer à Douai en passant par la Belgique. Mme Rimbaud, acariâtre et dure, une femme sèche et osseuse et dérobe envers son fils, d’ailleurs toujours hargneux, rageur, furieux, doux et aimant avec sa sœur seulement. Rimbaud savait l’itinéraire que devait prendre Izambard (Charleroi, Bruxelles, où il allait voir Paul Demay, le futur directeur de la Jeune France, puis Mons et Valenciennes) et voici qu’avant