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l’unique plaquette publiée par Arthur Rimbaud de la Saison en Enfer, « espèce de prodigieuse autobiographie psychologique écrite dans cette prose de diamant qui est sa propriété exclusive », s’exclame Paul Verlaine. La Saison en Enfer imprimée à Bruxelles en 1873 par l’Alliance typographique de M.-J. Poot et Cie, 37, rue aux Choux, fut sans doute tirée à un nombre fort restreint d’exemplaires. Arthur Rimbaud d’ailleurs en détruisit, paraît-il, la majeure partie : il ne reste donc de ce rarissime petit volume que mon exemplaire absolument intact, un autre, qui je l’appris plus tard est entre les mains du poète Jean Richepin, et celui que Paul Verlaine conserva longtemps et sur lequel fut faite la réimpression commencée le 13 septembre 1886 dans la Vogue ; car je n’avais pu, quittant brusquement la France, faire copier le mien, ainsi que cela m’avait été demandé.[1]

De retour à Paris en 1887, j’y trouve parues

  1. Lettre de M. Gustave Kahn, directeur, alors de La Vogue :

    Mon cher Darzens,

    Pouvez-vous me prêter quelque temps la « Saison en Enfer ». — Je voudrais pouvoir la faire copier et reparaître. Si vous n’avez pas de projet dessus, voulez-vous servir mes intérêts ?

    Gustave KAHN.