Page:Rimbaud - Œuvres, Mercure de France.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118



La rivière de cassis roule ignorée
à des vaux étranges
la voix de cent corbeaux l’accompagne vraie
et bonne voix d’anges
avec les grands mouvements des sapinaies
où plusieurs vents plongent.

Tout roule avec des mystères révoltants
de campagnes d’ancien temps
de donjons visités de parcs importants
c’est en ces bords que l’on entend
les passions mortes des chevaliers errants
Mais que salubre est le vent

que le piéton regarde à ces clairevoies
il ira plus courageux
soldat des forêts que le Seigneur envoie
chers corbeaux délicieux
faites fuir d’ici le paysan matois
qui trinque d’un moignon vieux